Rapport de la Cour des comptes |
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Rapport sur les maternités du 23 janvier 2015Source : rapport sur les maternités demandé par la commission des affaires sociales du Sénat en application de l'article LO 132-3-1 du code des juridictions financières. de la Cour des comptes - 23 janvier 2015
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Rapport public annuel 2012Source : Rapport public annuel 2012 de la Cour des comptes La politique de périnatalité : l'urgence d'une remobilisation
Un constat sanitaire plus préoccupant qu'en 2006
Une action publique insuffisante
Une remobilisation urgente
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Rapport public annuel 2008Source : Rapport public annuel 2008 de la Cour des comptes La périnatalité : des normes contraignantes
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Rapport public annuel 2006Source : Rapport public annuel 2006 de la Cour des comptes
La politique de périnatalité
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Source : Le Monde
C'est l'un des paradoxes du système de soins. Alors que l'Organisation mondiale de la santé place la France au tout premier rang pour ses performances sanitaires globales, ses résultats dans la prise en charge des femmes enceintes et des nouveau-nés demeurent, selon la Cour des comptes, "moyens". Certes, les indicateurs de mortalité infantile et maternelle se sont, comme dans tous les pays développés, améliorés depuis les années 1960. Mais avec, en 2002, 9 décès maternels pour 100000 naissances, "dont la moitié pourrait être évitée", 4 décès de nouveau-nés pour 1000 naissances et une progression de la prématurité, la France reste"très en deçà" des résultats de la Suède, de la Finlande ou du Japon.
Pourtant, pas moins de trois plans gouvernementaux en faveur de la périnatalité ont été mis en œuvre depuis trente ans. Ces politiques ont surtout consisté à ériger des normes de fonctionnement (permanence médicale, réseau de soins, etc.), à classer les maternités en trois niveaux afin d'orienter les femmes enceintes vers l'établissement le plus adapté et à fermer les petites maternités. Depuis 1975, le nombre de maternités est passé de 1369 à 653, et le nombre moyen de naissances par établissements de 528, en 1975, à 1153, en 2002.
"Seul succès" Ces mesures n'ont pas suffi, considère la Cour des comptes. D'abord, parce qu'elles sont peu respectées; ensuite, parce que ces politiques n'ont pas assez développé la prévention. "Les normes ont été arrêtées en 1998 sans tenir compte des moyens humains disponibles, de la situation démographique des professions médicales concernées ou de la réorganisation de leur pratique", relève la Cour. Selon une enquête menée en 2003, 46 % des maternités de niveau III, 52 % de niveau II et 30 % de niveau I ne sont pas aux normes.
De plus,"le bilan du développement des réseaux et de la politique des transferts des nouveau-nés à risque est médiocre et présente des inégalités régionales importantes". Ainsi,"la part des enfants de faible poids (inférieur à 2, 5 kg) nés dans des maternités de niveau I varie de 12 % en Aquitaine à 48 % en Poitou-Charentes", soulignent les magistrats.
La Cour regrette surtout"la faiblesse" des mesures de prévention à l'attention des femmes en situation de précarité et des départements d'outre-mer, mais aussi"l'absence" de politique forte en matière de lutte contre la consommation d'alcool et de tabac. La loi du 11 février 2005 impose la présence d'un message sanitaire pour les femmes enceintes sur toutes les boissons alcoolisées. "Il est souhaitable que le décret d'application soit pris sans délai", insiste la Cour.
"Le seul succès en termes de prévention a été la diminution importante de l'incidence de la mort subite du nourrisson", constate la Cour.Pour le reste, "la surveillance de la grossesse reste fortement corrélée au niveau d'emploi de la femme enceinte et, plus encore, au fait d'être au chômage ou de bénéficier du RMI". Pourtant, les enquêtes montrent un lien important entre prématurité et condition sociale des femmes.
Sandrine Blanchard
Le Monde - Mis à jour le 22.02.06 | 14h19 | Archives