Enquêtes périnatales |
Source : Surveillance dans le domaine de la reproduction et de la périnatalité En 1993, le plan périnatalité défini par le ministère de la Santé annonçait la réalisation à intervalles réguliers d'enquêtes nationales périnatales. |
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Ces enquêtes ont été mises en place pour fournir des informations sur les principaux indicateurs de la période périnatale et pour constituer un échantillon de référence permettant aux systèmes de protection maternelle et infantile (PMI) de situer leur département.
Leur objectif premier est la surveillance des principaux indicateurs périnatals, en comparant les résultats d'une enquête à l'autre. De plus, il est possible de les adapter ponctuellement afin de répondre à des questions prioritaires au moment de l'enquête sur l'évaluation de certaines pratiques ou mesures de santé publique.
Le principe est un recueil minimal d'informations tous les 3 ans sur un échantillon représentatif des naissances.
Après une expérimentation faite en 1988 et 1989 pour tester la faisabilité de telles enquêtes dans des régions volontaires, deux enquêtes nationales ont été réalisées : une en 1995 et l'autre en 1998. Ce sont les fruits d'une collaboration étroite entre la Direction générale de la santé (DGS), la Direction de la recherche, de l'évaluation et des études statistiques (Drees), l'Inserm et les services de PMI de chaque département. Cette enquête a été renouvelée en 2003-2004.
L'enquête repose sur l'enregistrement de données sur toutes les naissances (enfants nés vivants ou mortnés) dans toutes les maternités et services hospitaliers, publics ou privés pendant une semaine. Le seuil d'inclusion est au moins de 22 semaines d'aménorrhée ou 500 grammes à la naissance. L'échantillon comprend toutes les naissances pendant une semaine, soit environ 14 000 naissances en métropole.
Les données sont enregistrées sur un dossier de quatre pages qui comporte les mêmes questions que le certificat de santé dit du 8e jour (CS8), sont ajoutées des questions discutées par un comité de pilotage en fonction des interrogations du moment. Les données sont recueillies à partir du dossier médical de la maternité et d'un entretien avec la mère en suite de couches.
Les données recueillies sont des informations sur le contexte sociodémographique, sur la surveillance et les soins pendant la durée de la grossesse, sur le comportement pendant la grossesse ainsi que sur l'accouchement.
Des items de base sur la santé de l'enfant, les soins et les caractéristiques des parents répétés à chaque enquête sont identiques à ceux utilisés sur le certificat de santé dit du 8e jour et sur le certificat de décès.
Cela facilite l'étude de l'évolution des principaux indicateurs, la comparaison des résultats de chaque département aux résultats nationaux et l'analyse des facteurs associés à la mortalité néonatale.Ces études nationales présentent de nombreux avantages :
- Le recueil des données est effectué sur une période courte, avec une mobilisation forte des
professionnels. Un contrôle est effectué au niveau de chaque département ainsi qu'au niveau national. Ce travail complémentaire permet d'obtenir des données de qualité.- Les données recueillies sont productives en matière d'informations et de publications.
- Il s'agit d'un système adaptable puisque l'ensemble des questions n'est pas figé d'une enquête sur l'autre.
- Le système s'intègre de façon cohérente par rapport au système d'information existant (le certificat de décès néonatal et le certificat de santé dit du 8e jour) puisqu'il comporte les mêmes items. On pourrait envisager à terme, en fonction de l'évolution du CS8, qu'un fichier annuel de données soit constitué à partir de tous les certificats d'une semaine ou plus et soit complété périodiquement par une récolte d'informations dans la même période.
- L'enquête peut permettre d'envisager des améliorations du certificat de santé dit du 8e jour.
Les enquêtes nationales périnatales rencontrent cependant un certain nombre de difficultés :
- Leur planification triennale complique leur financement et leur budgétisation, elles sont difficilement considérées comme des enquêtes de routine et leur réalisation dépend fortement des aléas et des préoccupations budgétaires.
- Elles nécessitent une forte implication des départements, qui peut être remise en cause à chaque fois si l'enquête n'est pas considérée comme "obligatoire", si elle n'a pas fait l'objet d'une convention entre l'organisme national et les départements, et si les services de PMI ne voient pas clairement l'intérêt qu'ils peuvent en tirer.
- Le travail et la rémunération des enquêteurs dans les maternités ou services, est extrêmement difficile à gérer, car il s'agit souvent d'un contrat court qui vient en complément d'un emploi salarié à plein temps.
- Compte tenu du nombre d'enquêteurs (600 à 800), il est difficile d'envisager une formation approfondie de tous les enquêteurs. Les questions doivent donc être comprises de tous.
- Il est difficile de recueillir des données médicales fines sur la grossesse (résultats d'examen, pathologies) car les dossiers des maternités ne couvrent pas bien la surveillance médicale faite à l'extérieur et leur qualité est hétérogène.
- Ces enquêtes ne peuvent pas être utilisées pour étudier des phénomènes rares et doivent être complétées pas des registres.